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— Et maintenant, silence ! reprit Julian, et descendons ; on doit nous attendre, et j’ai hâte de revoir ma chère Denizà. Que le diable emporte ce drôle de Mayor qui m’a fait une si désagréable nuit de noces !

— Amen, dit Bernardo en riant.

Et ils descendirent à la salle à manger, où ils trouvèrent tous les invités réunis.

Leur entrée fut saluée par de joyeuses acclamations.

Les événements et les terreurs de la nuit étaient complètement oubliés, et on ne songeait plus qu’à se divertir.


XXIV

COMMENT, SUR LE POINT D’ARRIVER À HERMOSILLO, MADAME LA COMTESSE DE VALENFLEURS CROISA, SANS S’EN DOUTER, SON PLUS TERRIBLE ENNEMI.


Les fêtes du mariage, conformément à la coutume adoptée sur les frontières, se continuèrent pendant près de quinze jours.

Belhumeur, la Main-Ferme et les autres Coureurs des Bois s’étant entendus avec les Indiens Comanches du Bison-Blanc, organisèrent une grande chasse dans la plaine du Gila en l’honneur de leurs amis Cœur-Sombre et la Main-de-Fer, grande chasse à laquelle ils invitèrent don Cristoval de Cardenas, sa famille et toutes les personnes qui avaient assisté au mariage du chasseur.

Ces chasses devaient durer huit jours.

Le riche et puissant haciendero voulant reconnaître noblement la gracieuse attention des coureurs des Bois et des Peaux-Rouges, et désireux surtout de leur prouver combien il leur savait gré du généreux concours qu’ils lui avaient prêté lors de l’attaque de l’hacienda, fit d’immenses préparatifs pour cette fête.

Ce fut une véritable armée qui sortit de l’hacienda pour se rendre dans les prairies du Gila.