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Soudain, sur une étendue de près de cinq mètres, un pan de mur s’écroula d’une seule pièce.

Les bandits poussèrent un hourrah de triomphe et ils se ruèrent sur la brèche.

Mais ils furent accueillis par une fusillade terrible, qui les contraignit à reculer en frémissant.

Mil demonios ! s’écria le Mayor en s’élançant en avant et faisant franchir la brèche à son cheval, quelques peones poltrons vous font-ils peur ? cria-t-il à ses aventuriers en brandissant son sabre ; c’est une mine d’or qu’il s’agit de conquérir ! Rayo de Dios ! en avant ! Pour de l’or à pleines mains, en avant !

— En avant pour de l’or ! répétèrent les bandits en s’élançant à la suite de leur terrible chef.

Les vaqueros, électrisés eux aussi, répondirent par une nouvelle décharge.

Tout à coup, le cri strident de l’épervier d’eau traversa l’espace, en même temps que le cri de guerre des Indiens Comanches résonnait avec fureur.

— Ce sont nos amis ! s’écria Julian. Nous sommes vainqueurs ! En avant ! Ne laissons pas ces bandits souiller le parc de leur présence.

— En avant ! crièrent les vaqueros d’une seule voix.

Et tous s’élancèrent en avant avec une force irrésistible.

Encore une fois les bandits furent contraints de reculer.

Une fusillade terrible se faisait entendre sur les derrières des aventuriers.

Les coureurs des bois attaquaient.

Les bandits étaient pris entre deux feux.

Le Mayor, furieux de voir cette fois encore la victoire lui échapper et ne pouvant se résigner à une honteuse défaite, faisait des prodiges de valeur pour rétablir le combat.

Il semblait un lion aux abois, il rugissait.

Ses compagnons le secondaient avec le plus grand courage.