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La cérémonie du mariage civil fut imposante par sa simplicité même, et fit une grande impression sur les Mexicains.

Puis les mariés, les témoins et les principaux invités signèrent l’acte de mariage dont le sous-intendant conserva la minute tout en en remettant un extrait à Julian.

À peine la cérémonie civile était-elle accomplie, que les cloches de la chapelle de l’hacienda sonnèrent à toute volée pour la cérémonie religieuse.

Le général X… offrit son bras à la mariée, puis le cortège, après s’être reformé, quitta la salle, traversa dans toute sa longueur la cour d’honneur de l’hacienda et se rendit à la chapelle.

Cette chapelle, fort grande, avait été ornée et disposée avec le plus grand soin pour la circonstance.

Le chapelain, homme jeune encore, assez peu instruit, mais aimable, poli et très tolérant, ainsi que le sont généralement tous les prêtres mexicains, avait invité plusieurs de ses confrères à l’aider pendant la cérémonie, afin de lui donner plus d’éclat.

Ceux-ci, flairant une repue franche — dans tous les pays les prêtres sont gourmands, c’est là leur moindre faiblesse — avaient accepté l’invitation avec empressement.

Le chapelain sortit donc avec croix et bannières de la chapelle, et reçut le cortège sous le porche même de son église en miniature.

La messe de mariage fut chantée avec toute la pompe et le luxe que les Mexicains se plaisent à déployer dans toutes les cérémonies du culte, plus païen que chrétien, qu’ils décorent du nom de catholique.

Cette messe se prolongea pendant plus d’une heure.

Un magnifique orgue Alexandre accompagna les chants et les motets chantés en faux-bourdon.

Cette musique, que la plupart des assistants ne connaissaient pas, les transporta d’admiration.

La messe enfin terminée, le cortège rentra à l’hacienda,