— Oui, répondirent d’une seule voix don Pancho et le Canadien.
— Et moi, ne pourrai-je vous être utile ? dit l’alcade ; j’ai une certaine habitude des blessures.
— Vous me servirez d’aide, dit le chasseur avec un sourire.
— Merci, répondit doucement don Cristoval.
Au moment où l’opération allait commencer, un galop de cheval se fit entendre au dehors.
— Qu’est cela ? grommela l’hôtelier.
— Nous allons le savoir bientôt, répondit le chasseur avec indifférence.
Quelques minutes s’écoulèrent, au bout desquelles la porte s’ouvrit, et un homme parut.
Cet homme était Main-de-Fer.
— Oh ! oh ! dit-il, il y a du nouveau ici.
— Oui, un peu, répondit Cœur-Sombre.
Main-de-Fer s’approcha.
— Felitz Oyandi ! s’écria-t-il. Bon ! le misérable aura voulu te jouer quelque tour ?
— Il a essayé de m’assassiner pendant mon sommeil. Ce sont les molosses de La Framboise qui m’ont sauvé.
— Braves bêtes ! s’écria-t-il en les caressant, pourvu qu’ils ne deviennent pas enragés d’avoir mordu ce sinistre coquin, ajouta-t-il avec un gros rire. Que diable ! il devrait y prendre garde, ce cher ami ; il n’est pas heureux dans ses tentatives contre toi.
— Que veux-tu ! il espère qu’un jour le diable le protégera.
— Qu’il n’y compte pas, le diable n’a plus de ménagements à garder envers lui ; et toi, comme toujours, tu vas le sauver.
— N’est-ce pas mon devoir ?
— Hum ! il y aurait bien des choses à répondre à cela ; après tout, ça te regarde ; il me semble que cette fois il ne s’en tirera pas aussi facilement que les autres.