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Deux portes, l’une à droite, l’autre à gauche, ouvraient sur des chambres particulières.

Au fond, à gauche, un escalier en colimaçon montait à l’étage supérieur.

Le parquet était en bois, et, pour entrer du dehors dans la salle, il fallait monter cinq marches.

Au fond, à droite, une trappe garnie d’un anneau de fer et fermée en ce moment, donnait accès dans une cave assez grande et très profonde, dans laquelle on descendait au moyen d’une échelle.

Quelques chaises, des bancs et cinq ou six tables complétaient l’ameublement.

Nous ajouterons, pour terminer cette description un peu longue, que les murs étaient garnis de patères de bronze alternant de distance en distance avec sept ou huit tableaux encadrés de noir et garnis d’un verre, sortis des fabriques d’Épinal, outrageusement enluminés et représentant divers sujets de la première Révolution française ; un coucou de la forêt Noire était accroché derrière le comptoir.

Les trois hommes dont nous avons parlé achevaient de dîner copieusement, comme le prouvaient les reliefs posée près d’eux sur une table.

Ils en étaient au café, qu’ils dégustaient en véritables amateurs, tout en fumant et causant entre eux.

La conversation avait lieu en français.

Ces trois hommes étaient de haute taille, c’étaient presque des géants, musclés et membrés en hercules.

Les deux premiers étaient jeunes.

Malgré leur barbe d’un noir de jais, qu’ils portaient entière, et le bistre répandu sur leur visage, ils ne semblaient pas avoir dépassé trente-deux ou trente-trois ans.

Ils portaient le costume des chasseurs des prairies dans toute sa pittoresque rigueur.

De plus, ils étaient armés jusqu’aux dents : revolvers, bowie-knife, carabines doubles à canons tournants et balles coniques : rien ne leur manquait.

Leurs armes, d’un nouveau modèle et d’une rare pré-