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pas l’homme qu’il faut pour protéger une jeune fille, Cœur-Loyal.

— Hum ! fit celui-ci, notre position se complique, alors, car je ne vois qui pourrait s’en charger.

— Ni moi non plus, voilà ce qui me chagrine.

— Écoutez, s’écria tout à coup le Cœur-Loyal, je ne sais, Dieu me pardonne, où j’avais la tête de ne pas y avoir songé tout d’abord, ne soyez pas inquiets, je connais quelqu’un.

— Vous !

— Oui.

— Parlez ? parlez ?

— Allons, fit à part lui le métis, c’est réellement un bon camarade que ce Cœur-Loyal, il est plein de bonnes idées.

— Pour des raisons qui, en ce moment seraient trop longues à vous dire, mais que quelque jour je vous confierai, reprit le jeune homme, je ne suis pas seul au désert, ma mère et un vieux serviteur de ma famille habitent à trois cents milles environ de l’endroit où nous sommes au milieu d’une tribu Comanche, dont les chefs, il y a quelques années, m’ont adopté ; ma mère est bonne, elle m’aime à l’adoration, elle sera heureuse d’avoir pour compagne une charmante enfant comme votre fille ; elle veillera sur elle, et l’entourera de ces soins maternels qu’une femme seule sait prodiguer, surtout lorsque cette femme est réellement mère, et qu’elle tremble continuellement pour le salut du fils auquel elle a tout sacrifié ; tous les mois, à la même époque, j’abandonne la chasse, je lance mon mustang, et traversant le désert avec la rapidité d’une flèche, je vais voir ma mère, avec laquelle je demeure quel-