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Puis, ces précautions prises, conservant toujours ses forces sous la main, il se tint prudemment sur la défensive, et au lieu de marcher en avant, il demeura immobile, guettant avec une patience infatigable l’occasion de tomber à l’improviste sur l’ennemi et de l’écraser.

Les chefs texiens ne tardèrent pas à comprendre tout le danger de cette nouvelle et adroite tactique pour eux. En effet, les rôles étaient changés : d’assaillis, les insurgés étaient contraints de se faire assaillants, ce qui leur faisait perdre tous les avantages de leur position en les obligeant à des concentrations de troupes et à des démonstrations de forces contraires à leur habitude de combattre.

Aux jeunes officiers qui murmuraient du plan adopté par le général et raillaient sa prudence, celui-ci répondait en souriant que rien ne le pressait, que la guerre était un jeu de finesse où le plus adroit attrapait l’autre, et qu’il ne fallait pas pour une vaine gloriole se laisser emporter à compromettre le succès d’une entreprise qui, avec un peu de patience, aboutirait à une réussite certaine.

La suite prouva que le général raisonnait juste et que son plan était bon.

Les insurgés, réduits à l’inaction par le système adopté par le nouveau chef de l’armée mexicaine, essayèrent à plusieurs reprises d’attaquer ses retranchements et de l’amener à en sortir, mais le général se contenta de leur tuer le plus de monde possible, et il tint bon sans faire un pas en avant.

La conducta de plata, que le capitaine Melendez était chargé d’escorter, avait une immense importance aux yeux du gouvernement nécessiteux de la