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fendu sous les peines les plus sévères, et en souffletant un officier mexicain et le traitant de lâche et de fripon on ne court qu’un risque, celui d’être traîtreusement assassiné.

Il faut un long apprentissage pour devenir soldat et en prendre l’esprit ; ce n’est qu’à la suite de longues et sérieuses études, que lorsqu’on a souffert de dures privations, vu plusieurs fois la mort en face, qu’on acquiert ces connaissances et ce sang-froid qui font sacrifier la vie sans calcul et remplir les devoirs d’un véritable militaire.

La plupart des généraux mexicains rougiraient de leur ignorance, s’ils se trouvaient en présence du dernier sous-officier de notre armée ; car ils ne savent absolument rien et n’ont pas la moindre idée de leur art.

Pour les officiers mexicains, tout se réduit à ceci : changer d’écharpe. Le colonel la porte rouge, le général de brigade, verte, et le général de division, blanche. C’est dans le but d’arriver à cette dernière couleur que se font tous les pronunciamientos.

Mal vêtus, mal nourris, mal payés, les soldats mexicains sont un fléau pour la population civile, qu’ils pressurent sans honte et sans pitié sous le plus futile prétexte.

On comprend, d’après ce que nous venons de dire, combien un corps armé ainsi désorganisé doit être redoutable à tout le monde, car il ne connaît aucun frein et vit en dehors de la loi qu’il méprise, et l’état où se trouve aujourd’hui le Mexique prouve la vérité incontestable de ce que nous avançons.

Nous n’avons voulu faire aucune personnalité, traitant la question au point de vue général, et nous