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— Mille remerciements !

— Où comptez-vous vous rendre ? Si ma question est indiscrète, je vous dispense, bien entendu, d’y répondre.

— Je n’ai rien à vous cacher : je compte rejoindre au plus vite le général Rubio, auquel je dois rendre compte de l’accident arrivé à la conducta de plata et de la catastrophe terrible dont j’ai été victime.

— C’est le sort de la guerre, capitaine.

— Je ne vous fais pas un reproche ; je constate un fait malheureux, voilà tout.

— Du reste, si la conducta avait pu être sauvée par le courage et le dévouement, elle l’eût été sans nul doute, car vous avez dignement fait votre devoir.

— Je vous remercie de cet éloge.

— Il vous sera facile d’atteindre le camp du général Rubio avant le coucher du soleil.

— Hum ! vous croyez ?

— D’ici, vous n’en êtes qu’à trois lieues tout au plus.

— Aussi près ?

— Mon Dieu, oui !

— Oh ! si je l’avais su ! s’écria le capitaine d’un ton de regret.

— Oui, mais vous l’ignoriez. Bah ! à quoi bon revenir là-dessus, vous prendrez votre revanche un jour ou l’autre.

— Vous avez raison, ce qui est arrivé est sans remède, je pars.

— Déjà !

— Il le faut.

— C’est vrai.