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— À votre aise, mon bel officier, arrangez-vous comme vous l’entendrez. Du moment où vous refusez mon assistance, je me lave les mains de ce qui arrivera et je me retire ; je ne tiens pas énormément à votre compagnie.

Et après avoir fait au capitaine un salut ironique, l’aventurier tourna les talons et s’éloigna en murmurant à part lui :

— Quel dommage que le capitaine ne veuille pas que ce charmant jeune homme soit pendu, ç’aurait été si tôt fait !

Dès qu’il fut seul, le capitaine Melendez laissa tomber sa tête dans ses mains et chercha à rétablir l’équilibre dans son esprit et à coordonner ses pensées que le choc qu’il avait reçu avait complètement mises en désarroi.

Cependant peu à peu il se laissa aller à une espèce de somnolence léthargique, suite inévitable de sa chute, et tomba bientôt dans un profond sommeil.

Il dormit paisiblement pendant plusieurs heures sans que rien vînt troubler son repos ; lorsqu’il s’éveilla il se trouva tout autre qu’il n’était avant de s’endormir : le sommeil réparateur qu’il avait goûté avait reposé complètement son système nerveux, ses forces étaient revenues et ce fut avec une sensation de bien-être indicible qu’il se leva et qu’il fit quelques pas dans la prairie.

Avec le calme de l’esprit, le courage lui était revenu et il était prêt à recommencer la lutte.

Il remarqua avec une certaine joie que les aventuriers le laissaient complètement libre de ses mouvements et ne semblaient nullement s’occuper de lui.