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LES FRANCS TIREURS.

La prise du fort devait inévitablement amener la reddition de la ville, si El Alferez parvenait à se rendre maître de la corvette la Libertad.

Nous avons vu comment, de son côté, ce chef s’était conduit et quel résultat il avait obtenu.



XXIII

EL SALTO DEL FRAYE.


La façon expéditive dont le Jaguar avait assuré la prise du château, en faisant tirer sans sommation préalable sur le commandant de la garnison et ses officiers, n’était peut-être pas strictement loyale et reconnue par le code de la guerre : mais l’on ne doit pas oublier que le Jaguar et ses hommes étaient mis hors la loi par les Mexicains, qu’ils étaient considérés comme des bêtes fauves, et qu’une prime importante était offerte pour leur tête.

Placés dans une telle position, les insurgés texiens devaient se considérer comme déliés vis-à-vis de leurs ennemis de toute obligation courtoise, et ils l’étaient en effet. Pour eux, jusqu’à ce qu’il leur fût permis de traiter de puissance à puissance avec leurs anciens maîtres, il n’y avait qu’une seule chose à voir : le but à atteindre ; dans cette circonstance, ils l’avaient atteint ; on ne devait pas leur demander davantage.

Le premier soin du Jaguar, aussitôt qu’il fut en possession de la forteresse, fut de faire installer John Davis dans une chambre confortable et bien aérée ;