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LES FRANCS TIREURS

vus disparaître ; le bruit du canon, répété par les échos des falaises, était arrivé jusque la ville ; un combat s’était livré, mais quel en était le résultat, voilà ce que chacun se demandait sans que nul pût ou voulût répondre, car, évidemment dans cette foule, il devait se trouver quelque individu mieux informé.

Le silence du fort avait aussi semblé inexplicable : on ne comprenait pas qu’il n’eût point foudroyé le brick, lorsque celui-ci avait passé à le ranger. Tout à coup, il y eut une explosion de cris de joie et de vivats, le brick et la corvette venaient d’apparaître à l’entrée du goulet, les couleurs mexicaines flottaient orgueilleusement sur les deux navires au-dessus du pavillon texien honteusement renversé.

Cette joie ne connut plus de bornes lorsque l’on vit les navires se rapprocher du fort et mouiller sous le feu de ses batteries ; les Mexicains étaient vainqueurs, les révoltés texiens venaient de subir un échec dont peut-être ils ne se relèveraient pas.



XXI

UNE LÉGENDE FANTASTIQUE.


Nous reviendrons maintenant au Jaguar, que nous avons laissé sortant de la pulqueria et se dirigeant à la tête de ses hardis compagnons vers le fort de la pointe. Mais avant d’aller plus loin, afin de bien faire comprendre au lecteur les difficultés presque insurmontables que le Jaguar devait rencontrer dans l’audacieuse expédition qu’il tentait, nous lui