— Que voulez-vous dire ?
— Que comme vous je suis entre les mains des insurgés maudits qui vous retiennent.
— Mil demonios ! s’écria le vieux soldat avec colère.
— Êtes-vous sauf ?
— De corps, oui ; mes officiers et moi n’avons reçu aucune blessure : je dois avouer que le démon qui nous a joué ce tour indigne y a mis certaines formes.
— Merci, général, dit le Jaguar d’une voix railleuse.
— Ah ! salteador, s’écria le général avec rage, je jure Dieu que nous réglerons un jour nos comptes.
— Je l’espère ainsi, général ; mais, quant à présent, croyez-moi, écoutez ce que le colonel Melendez a à vous dire.
— Il le faut bien, murmura le gouverneur. Parlez, colonel, reprit-il à voix haute.
— Général, on nous offre la liberté, à condition, répondit immédiatement le colonel, que vous donnerez votre parole d’honneur de ne rien tenter contre l’homme qui nous retient prisonniers.
— Ni contre ses adhérents, quels qu’ils soient, interrompit le Jaguar.
— Soit, ni contre ses adhérents, d’ici vingt-quatre heures, et que cette maison sera débloquée.
— Hum ! fit le général, ceci demande réflexion.
— Je vous donne cinq minutes.
— Demonio ! c’est bien court, vous n’êtes guère généreux.
— Il m’est impossible de vous accorder davantage.