— Je ne me le rappelle pas.
— J’ai voulu m’assurer de l’existence de cette porte, qu’un hasard fortuit m’avait fait découvrir autrefois.
— Eh bien ?
— Eh bien ! je l’ai cherchée, je l’ai retrouvée et je l’ai ouverte.
— Vive Dios ! s’écria le Jaguar avec joie, l’hacienda est à nous, alors !
— Je le crois, à moins d’une fatalité ou d’un miracle, deux choses aussi improbables l’une que l’autre.
— Mais où est-elle placée, cette porte ?
— Comme toujours, dans l’endroit où il est le moins possible d’en soupçonner l’existence. Regardez, ajouta-t-il en se penchant sur le plan : l’hacienda, construite sur une hauteur, est exposée, en cas d’un long siége, à voir ses norias se tarir, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Fort bien. La rivière de ce côté passe au pied des rochers au sommet desquels s’élèvent ses murailles.
— Oui, oui, dit le jeune homme qui suivait avidement les indications que donnait le vieillard.
— Jugeant avec raison, reprit-il, que de ce côté l’hacienda était imprenable, vous vous êtes contenté d’établir sur le bord de la rivière quelques postes chargés de surveiller les mouvements de l’ennemi.
— Toute fuite de ce côté est impossible pour la garnison, d’abord à cause de la hauteur des murailles, et puis ensuite à cause de la rivière qui lui forme un fossé naturel.