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LES FRANCS TIREURS.

— Ainsi ces paroles que vous venez de prononcer sont sérieuses ?

— Oui.

— Vous êtes bien résolu à agir ainsi envers nous ?

— Certes.

— Votre résolution ne changera pas ?

— Elle est immuable.

— Bataille alors ! s’écria le Jaguar avec enthousiasme. Viva la patria ! viva la independencia !

Ce cri, répété par ses compagnons, fut entendu du camp et poussé alors avec un élan indicible par les insurgés.

Viva Mejico ! dit le colonel.

Puis il se retira suivi de ses officiers ; de son côté, le Jaguar rentra dans son camp, résolu à tenter un vigoureux coup de main sur la place.

Des deux côtés on se prépara donc à la lutte terrible qui allait s’engager, implacable et sans pitié, entre membres de la même famille et enfants de la même terre, lutte homicide et criminelle, plus horrible cent fois que la guerre étrangère !



XIII

LE SIÉGE.


Cependant, ainsi que nous l’avons dit plus haut, les chasseurs avaient repris leur route aussitôt que les Apaches avaient disparu.

La nuit était claire, les coureurs des bois marchaient en file indienne, c’est-à-dire les uns derrière les autres ; seulement, par mesure de prudence,