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LES FRANCS TIREURS

Le Canadien se baissa ramassa le couteau et le passa à sa ceinture.

— Lorsque le Renard-Bleu me le demandera, il le trouvera là, dit-il en le désignant du doigt.

— Ocht ! je saurai l’y prendre. Maintenant, nous sommes quittes. Adieu !

Le chef s’inclina alors avec courtoisie devant ses ennemis, puis il fit un bond prodigieux en arrière et disparut dans les hautes herbes.

Les guerriers apaches poussèrent à deux reprises leur cri de guerre, et presque aussitôt leurs noires silhouettes s’évanouirent dans les ténèbres.

Tranquille attendit quelques instants, puis, se tournant vers ses compagnons :

— Maintenant, en route, dit-il ; le chemin est libre.

— Vous vous en êtes adroitement tiré, lui dit le Cœur-Loyal, mais c’était risqué.

Le Canadien sourit sans répondre autrement. Ils partirent.



XII

LA SOMMATION.


Les peuples européens, habitués aux guerres de géants du vieux monde, où l’on voit s’entrechoquer sur un champ de bataille des masses énormes de deux et trois cent mille hommes de chaque côté, où les armées ont des divisions de trente et de quarante mille hommes, une cavalerie forte souvent de