— Vous m’avez appelé ?
— Plusieurs fois.
— Et je n’ai pas rependu ?
— Par tes ronflements, oui, mais pas autrement.
Michel sembla réfléchir.
— Tout cela n’est pas naturel, dit-il au bout d’un instant. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans la boisson que j’ai bue hier au soir, mais à peine l’avais-je avalée que je suis tombé comme un plomb, pour ne me réveiller que ce matin, et encore grâce à José.
— C’est vrai, dit celui-ci, et j’ai frappé assez longtemps avant de parvenir à me faire entendre.
— Oui, oui, il y a dans tout cela un mystère que je veux découvrir, murmura le jeune homme.
— Ah çà ! vous vous êtes donc couché tout habillé cette nuit ? reprit Michel, je croyais bien cependant vous avoir aidé, hier, à quitter vos vêtements.
Fernan tressaillit ; la mémoire lui revenait ; sans prononcer une parole il alla pousser les verrous de la porte, et, revenant auprès des deux hommes :
— Aidez-moi à ôter ce lit, dit-il.
— Pourquoi faire ? demanda Michel.
— Obéis
Les trois hommes soulevèrent te lit, et, après plusieurs efforts, ils réussirent enfin à l’enlever et à le placer au milieu de la chambre.
— À l’estrade, maintenant.
Ce travail fut plus facile, l’estrade fut simplement poussée, elle n’adhérait pas au parquet.
— C’est étrange ! murmura José que s’est-il donc passé ici ?
Lorsque l’emplacement occupé par le lit fut complètement débarrassé :
— Mes amis, dit Fernan, il s’agit maintenant de chercher si nous ne découvrirons pas une solution de continuité sur le parquet.
— Ah ! ah ! je comprends, murmura le guide ; en effet, c’est possible.
Et s’adressant au jeune homme :
— Que s’est-il donc passé ? lui demanda-t-il avec intérêt.
— Des choses inouïes, répondit celui-ci d’une voix saccadée, hâtons-nous : je vous dirai cela plus tard ; on peut nous surprendre.
Les trois hommes s’agenouillèrent alors sur le parquet ; leurs recherches furent obstinées, minutieuses ; elles durèrent plus d’une demi-heure ; le parquet était ou paraissait être intact.