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— Nommez-moi leur chef, si vous savez son nom.

— Je le sais. Les Visages-Pâles le nomment le Cèdre-Rouge, et les Indiens le Mangeur d’hommes.

— Oh ! quant à celui-là, vous êtes vengé, chef, car il est mort.

— Mon père se trompe.

— Comment ! je me trompe ; c’est moi-même qui l’ai tué.

L’Indien secoua la tête.

— Le Cèdre-Rouge a la vie dure, dit-il ; la lame du couteau dont mon père s’est servi était trop courte ; le Cèdre-Rouge est blessé, mais dans quelques jours il sera de nouveau debout, prêt à tuer les Indiens et à les scalper.

Cette nouvelle atterra l’hacendero.

L’ennemi dont il croyait s’être débarrassé vivait, c’était une nouvelle lutte à soutenir.

— Que mon père prenne garde, continua le chef, le Cèdre-Rouge a juré qu’il se vengerait.

— Oh ! je ne lui en laisserai pas le temps. Cet homme est un démon dont il faut à tout prix purger la terre avant que les forces lui soient revenues et qu’il recommence le cours de ses assassinats.

— J’aiderai mon père dans sa vengeance.

— Merci, chef, je ne refuse pas votre offre ; peut-être bientôt aurai-je besoin de l’aide de tous mes amis.

— Et maintenant, que comptez-vous faire ?

— Puisque les Visages-Pâles le repoussent, la Plume-d’Aigle va se retirer au désert ; il a des amis parmi les Comanches, ce sont des Peaux-Rouges, ils l’accueilleront avec joie.

— Je n’essayerai pas de combattre votre détermi-