Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

attendit en fixant sur son étrange compagnon un regard interrogateur.

— Étranger, dit le jeune homme, ma sœur m’envoie ; elle vous prie de garder, si cela vous est possible, le secret sur ce qui s’est passé aujourd’hui entre nous ; elle regrette vivement l’attaque dont vous avez été victime et la blessure que vous avez reçue ; elle tâchera d’engager notre père le Cèdre-Rouge à s’éloigner de vos propriétés.

— Remerciez pour moi votre sœur, répondit don Pablo ; dites-lui que ses moindres désirs seront toujours des ordres pour moi, et que je serai heureux de les exécuter.

— Je lui répéterai vos paroles.

— Merci. Rendez-moi un dernier service.

— Parlez.

— Comment se nomme votre sœur ?

— Ellen. C’est l’ange gardien de notre foyer ; moi, je me nomme Schaw.

— Je vous suis obligé de m’avoir fait connaître votre nom, bien que je ne devine pas la raison qui vous pousse à agir ainsi.

— Je vais vous le dire. J’aime ma sœur Ellen pardessus tout ; elle m’a recommandé de vous offrir mon amitié. Je lui obéis. Souvenez-vous, étranger, que Schaw est à vous, à la vie, à la mort.

Je ne l’oublierai pas, bien que j’espère n’être jamais dans la nécessité de vous rappeler vos paroles.

— Tant pis, fit l’Américain en secouant la tête ; mais si quelque jour l’occasion s’en présente, je vous prouverai, foi de Kentukien, que je suis homme de parole.

Et, tournant précipitamment la tête de son cheval