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digne général Ventura, qui, s’il avait pu, vous aurait sans doute joué un fort mauvais tour.

— Caballero, répondit don Miguel, je vous remercie des bonnes paroles que vous me dites et qui ne peuvent sortir que de la bouche d’un ami ; je serais heureux que vous consentiez à enlever le masque qui cache vos traits, afin que je puisse vous reconnaître.

— Messieurs, si j’ôtais mon masque, vous seriez fort désappointés, car mes traits vous sont inconnus ; ne m’en veuillez donc pas de le conserver ; seulement sachez que vous ne vous êtes pas trompés sur mon compte et que je suis bien réellement votre ami.

Les deux Mexicains s’inclinèrent avec courtoisie.

L’inconnu reprit :

— Je savais que dès que vous seriez libres vous vous hâteriez de rejoindre ce brave chasseur français nommé Valentin, que les trappeurs et les gambusinos de la frontière ont surnommé le Chercheur de pistes ; je me suis placé ici où vous deviez inévitablement passer, afin de vous faire une communication de la plus haute importance qui vous intéresse à un degré extrême.

— Je vous écoute, monsieur, répondit don Miguel avec une inquiétude secrète, et je vous prie d’accepter d’avance mes sincères remercîments pour la démarche que vous faites en ma faveur.

— Vous me remercierez lorsque le temps en sera venu, don Miguel ; je ne fais aujourd’hui encore que vous avertir ; plus tard, je l’espère, je vous aiderai, et mon secours ne vous sera pas inutile.

— Parlez, monsieur ! vous excitez ma curiosité au plus haut point, et j’ai hâte de connaître les nouvelles dont vous avez bien voulu vous faire le porteur.