— Merci, frère, dit chaleureusement l’hacendero en serrant la main du chef ; mais comment donc avez-vous appris notre délivrance ?
L’araucan sourit doucement.
— Partons, dit-il sans répondre autrement à cette question.
— Où allons-nous ? demanda don Miguel.
— Rejoindre Koutonepi, répondit Curumilla.
Les trois hommes s’élancèrent à fond de train.
Dix minutes plus tard ils étaient hors de la ville, et galopaient à toute bride dans la campagne.
— Oh ! s’écria gaiement le général Ibañez, que c’est bon le grand air ! Que cela fait du bien de le respirer à pleins poumons, lorsque l’on est resté deux mois étouffé entre les murs épais d’une prison !
— Arriverons-nous bientôt ? demanda don Miguel.
— Dans une heure, répondit le chef.
Et la course continua aussi rapide.
XXV.
Rencontre.
Arrivés à un endroit où la sente qu’ils suivaient formait une espèce de fourche, Curumilla s’arrêta, les deux gentilshommes l’imitèrent.
— Voici votre route, dit le chef araucan : au bout de ce sentier vous apercevrez le feu du campement de Koutonepi ; moi, je dois vous quitter ici.
Après avoir prononcé ces paroles, Curumilla fit volter son cheval et s’éloigna au galop en leur faisant un dernier signe.