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manité, il prodigua au blessé les soins les plus délicats.

Longtemps tous les remèdes qu’il essaya demeurèrent infructueux et ne parurent produire aucun effet sur le fils du squatter.

Le père Séraphin ne se rebuta pas, il redoubla au contraire d’attention.

Don Pablo secoua la tête avec découragement.

Une heure s’écoula ainsi, sans que rien fût changé ostensiblement à l’état du jeune homme.

Le missionnaire avait, les uns après les autres, essayé, pour lui faire reprendre connaissance, tous les moyens en son pouvoir.

Il commençait à craindre que tout ne fût inutile.

L’inconnu s’approcha alors.

— Mon père, dit-il en touchant légèrement le bras du missionnaire, vous avez fait tout ce qu’il était humainement possible, vous n’avez pas réussi.

— Hélas ! non, fit tristement le missionnaire.

— Voulez-vous me laisser essayer à mon tour ?

— Pensez-vous donc être plus heureux que moi ? s’écria le prêtre avec étonnement.

— Je l’espère, répondit doucement l’étranger.

— Cependant, vous le voyez, tout ce que la médecine prescrit en pareil cas, je l’ai tenté.

— C’est vrai, mon père ; mais les Indiens possèdent certains secrets connus d’eux seuls et qui ont une grande puissance.

— On le dit. Mais ces secrets, vous les savez donc ?

— Quelques-uns m’ont été dévoilés ; si vous me le permettez, je vais essayer leur efficacité sur cet homme, qui se trouve, d’après ce que je puis en juger, dans un état désespéré.

— Hélas ! je le crains.