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— Pour vous renouveler ma demande au sujet de votre prisonnière.

— Alors, comme aujourd’hui, je vous répondrai non, mon maître.

— Peut-être ; qui vivra verra. Maintenant, adieu, et que le diable, votre patron, vous conserve en bonne santé jusqu’à notre prochaine rencontre ; vous savez que je vous tiens, tenez-vous pour averti.

— Bon ! bon ! les menaces ne me font pas peur. Demonios ! depuis que je cours le désert, je me suis trouvé en face d’ennemis tout aussi redoutables que vous, et je suis parvenu à m’en débarrasser.

— C’est possible, Cèdre-Rouge ; mais, croyez-moi, méditez avec soin mes paroles.

— Je vous répète que vos menaces ne me font pas peur.

— Je ne vous menace pas, je vous avertis.

— Hum ! eh bien, écoutez à votre tour : dans le désert, tout homme armé d’un bon rifle n’a rien à redouter de qui que ce soit.

— Après ? interrompit l’inconnu d’une voix railleuse.

— Eh bien, mon rifle est excellent, j’ai le coup d’œil sûr, je ne vous en dis pas davantage.

— Allons donc, vous êtes fou ! Je vous défie de me tuer !…

— Mais, enfin, quel intérêt si grand avez-vous à tenir cette femme en votre pouvoir ?

— Que vous importe ? Je n’ai pas de comptes à vous rendre ; qu’il vous suffise de savoir que je veux.

— Vous ne l’aurez pas.

— Nous verrons ; adieu, Cèdre-Rouge !