— Nous ne pouvons cependant courir le risque, pour cette malheureuse femme, de nous faire massacrer par les Indiens.
— C’est vrai.
— Elle est ici ?
— Oui, dit le gambusino en montrant une porte du doigt, dans cette chambre.
— Hum !
— Vous dites ?
— Rien.
— Ne pourrions-nous pas…
— Quoi ?…
— C’est peut-être difficile, fit Andrès avec une feinte hésitation.
— Expliquez-vous.
Le gambusino parut prendre son parti.
— Si nous la rendions à sa famille, dit-il.
— J’y ai pensé déjà.
— Voyez-vous !
— Il faudrait que tout cela fût fait adroitement.
— Et que les parents payassent une rançon convenable.
— C’est ce que je voulais dire.
Il y eut un silence.
Décidément ces deux honorables personnages étaient faits pour s’entendre.
— Mais, reprit le moine, qui se chargera de cette mission délicate ?
— Moi, con mil diablos ! s’écria le gambusino dont les yeux brillèrent de convoitise à la pensée de la riche rançon qu’il demanderait.
— Mais si le Cèdre-Rouge venait à savoir, observa le moine, que nous avons rendu sa prisonnière ?