Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en eux, c’est leur conversion au catholicisme, conversion plus que problématique, puisqu’ils conservent avec le plus grand soin tous les souvenirs de leur ancienne religion, qu’ils en suivent tous les rites en secret, et qu’ils en ont gardé toutes les superstitieuses pratiques.

Ces Indiens, au Nouveau-Mexique surtout, bien que nommés Indios fideles (Indiens fidèles), sont toujours prêts, à la première occasion, à se liguer avec leurs congénères du désert ; et dans les excursions des Comanches et des Apaches, il est rare que des Indiens fidèles ne leur servent pas d’éclaireurs, de guides et d’espions.

La famille de don Miguel Zarate s’était, quelques années après la conquête de cet aventurier de génie nommé Cortès, retirée au Nouveau-Mexique, qu’elle n’avait plus quitté depuis.

Don Miguel avait suivi avec soin la politique de sa famille en resserrant le plus possible les liens d’amitié et de bon voisinage qui, depuis un temps immémorial, le liaient aux Indiens, fidèles ou non.

Cette politique avait porté ses fruits. Tous les ans, au mois de septembre, que les Comanches nomment la lune du Mexique, tant ils ont pris l’habitude de leurs incursions périodiques contre les blancs, lorsque les terribles guerriers rouges, précédés par le meurtre et l’incendie, se ruaient comme un torrent sur les malheureux habitants qu’ils massacraient et sur les fermes qu’ils saccageaient, sans pitié ni pour l’âge ni pour le sexe, seules les propriétés de don Miguel Zarate étaient respectées, et non-seulement on ne lui causait aucun dommage, mais encore si parfois, sans intention, un champ était foulé sous le pas