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peut-être le premier de tous par son intelligence et l’influence dont à juste titre il jouissait dans le pays.

Il se nommait don Miguel Acamaricthzin Zarate.

Quoi qu’on en dise, la population indienne au Mexique dépasse du double la population blanche et possède une énorme influence.

Don Miguel Zarate descendait en ligne directe d’Acamarichtzin, premier roi de Mexico, dont le nom s’était, comme un précieux héritage, conservé dans sa famille.

Propriétaire d’une fortune incalculable, don ]Iiguel vivait dans ses immenses propriétés comme un roi dans son emphire, aimé et respecté des Indiens, qu’il protégeait efficacement chaque fois que l’occasion s’en présentait, et qui avaient pour lui une vénération qu’ils poussaient presque jusqu’à l’idolâtrie, car ils voyaient en lui le descendant d’un de leurs rois les plus célèbres et le défenseur né de leur race.

Au nouveau Mexique, la population indienne a beaucoup augmenté depuis un demi-siècle. Certains auteurs prétendent même qu’elle est aujourd’hui plus nombreuse qu’avant la conquête, ce qui est possible avec l’apathie des Espagnols et l’incurie qu’ils ont sans cesse déployée dans leurs luttes contre elle.

Mais les Indiens sont demeurés stationnaires au milieu de la marche incessante du progrès et de la civilisation ; ils conservent encore aujourd’hui intacts les traits principaux de leurs anciennes mœurs. Épars çà et là dans de misérables villages ou ranchos, ils vivent en tribus séparées, gouvernés par leurs caciques ; c’est à peine s’ils ont mêlé quelques mots espagnols à leurs idiomes, qu’ils parlent comme au temps des Aztèques.

Le seul changement apparent qui se soit effectué