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fait qu’accomplir un devoir sacré. Vous sentez-vous assez fort pour causer quelques instants avec moi ?

— Oui, parlez, mon ami.

— Je voudrais vous demander conseil.

— Mes lumières sont bien faibles, cependant vous savez combien je vous aime, Valentin ; dites-moi ce qui vous chagrine, et peut-être pourrai-je vous être utile.

— Je le crois, mon père.

— Parlez donc, au nom du ciel, mon ami, car pour que vous ayez recours à moi, il faut que l’affaire dont vous voulez m’entretenir soit sérieuse.

— On ne peut davantage.

— Allez, je vous écoute.

Et le missionnaire s’arrangea sur sa couche de façon à entendre le plus commodément possible la confidence que voulait lui faire le chasseur.


VII.

L’Entrevue.

Le lendemain au point du jour, Curumilla partit pour le village de l’Unicorne. Au coucher du soleil il était de retour à la caverne.

Le chef comanche l’accompagnait. Le sach avait pour le père Sérapliin, dont il appréciait le be caractère, le plus profond respect ; il fut peiné l’état dans lequel il le voyait.

— Père, lui dit-il en lui baisant la main, quels sont les méchants qui vous ont ainsi blessé, vous à qui le Maître de la vie a donné les secrets qui ren-