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Comanches, qui applaudirent avec des cris et des trépignements frénétiques ce qu’ils voyaient exécuter à leurs nouveaux frères.

Après être demeurés une heure à peu près à cheval, ils mirent pied à terre et suivirent les chefs dans la hutte de médecine.

Lorsque chacun eut pris place autour du feu du conseil, un nouveau calumet fut fumé, et l’Unicorne se leva :

— Le Maître de la vie (Dieu) aime ses fils Comanches, puisqu’il leur donne pour frères des guerriers comme Koutonepi et Curumilla. Qui peut égaler leur courage ? qui oserait lutter avec eux ? L’ours gris se cache à leur approche au fond de son antre ; le jaguar bondit au loin en les voyant ; l’aigle lui-même, qui regarde en face le soleil, fuit leur balle infaillible. Frères, nous nous félicitons de vous compter au nombre de nos guerriers ; désormais nous serons invincibles. Frères, quittez les noms que jusqu’à ce jour vous avez portés pour prendre, à compter de cet instant, ceux que nous vous donnons : vous, Koutonepi, vous êtes maintenant Quauhtli, vous porterez le nom de l’aigle dont vous avez le courage et la force ; vous, Curumilla, vous vous nommez Vexolotl, et le coq sera fier de voir que vous vous êtes emparé de son nom.

Les deux chasseurs remercièrent chaleureusement leurs nouveaux frères et furent reconduits à leur calli par les chefs, qui leur souhaitèrent une bonne nuit après une journée aussi rude.

Voici de quelle façon Valentin et Curumilla, auxquels nous continuerons de donner leurs anciens noms, avaient fait la connaissance de l’Unicorne, et ce qui en était résulté pour eux.