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pacheria, le Français et Curumilla chassaient un jour le bison sur les bords du rio Gila.

C’était par une splendide journée du mois de juillet ; les deux chasseurs, fatigués d’une longue course faite sous les rayons d’un soleil incandescent qui leur tombaient d’aplomb sur la tête, s’étaient abrités dans un bouquet de bois de cèdres, et, nonchalamment étendus sur l’herbe, ils fumaient en attendant que la grande chaleur fût passée et que la brise du soir en se levant leur permît de continuer leur chasse.

Un quartier d’elk rôtissait pour leur dîner.

— Eh ! penni, dit Valentin en s’adressant à son compagnon et se redressant sur le coude, le dîner me semble cuit à point, si nous mangions ; voilà le soleil qui descend rapidement là-bas derrière la forêt vierge, et il nous faudra bientôt repartir.

— Mangeons, répondit brusquement Curumilla.

Le rôti fut placé sur une feuille entre les deux chasseurs, qui se mirent à manger de bon appétit, en se servant de gâteaux d’hautle.

À propos de ces gâteaux qui sont fort bons, voici certains détails curieux.

Ces hautles sont faits avec des œufs réduits en farine d’une espèce de punaise d’eau qui se récolte par une sorte de culture réglée dans les lacs de Mexico.

On les trouve sur des feuilles de toulé (de jonc). Cette farine s’accommode de différentes manières.

C’est un plat aztèque par excellence. Déjà en 1625 on en vendait sur les marchés de la capitale du Mexique.

Les Indiens en font leur principal aliment. Ils en sont aussi friands que les Chinois de leurs nids d’hirondelles, avec lesquels cette nourriture a de certains