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À sa vue, les trois hommes descendirent de cheval et attendirent.

Valentin s’avança seul au-devant de l’Indien.

— Mon frère est le bienvenu, dit-il. Que désire-t-il de moi ?

— Voir le visage d’un ami, répondit le chef d’une voix douce.

Alors les deux hommes se saluèrent selon l’étiquette de la prairie.

Après cette cérémonie, Valentin reprit la parole :

— Que mon père s’approche du feu et fume dans le calumet de ses amis blancs, dit-il.

— Ainsi ferai-je, répondit l’Unicorne.

Et, s’approchant du feu, il s’accroupit à la mode indienne, détacha son calumet de sa ceinture et fuma en silence.

Les chasseurs, voyant la tournure que prenait cette visite imprévue, avaient attaché leurs chevaux et étaient revenus s’asseoir autour du brasier.

Quelques minutes se passèrent ainsi sans que personne parlât, chacun attendant que le chef indien expliquât le motif de son arrivée.

Enfin l’Unicorne secoua la cendre de son calumet, le repassa à sa ceinture, et s’adressant à Valentin :

— Mon frère repart chasser les bisons ? dit-il ; il y en a beaucoup cette année dans les prairies du rio Gila.

— Oui, répondit le Français, nous nous remettons en chasse ; mon frère a-t-il l’intention de nous accompagner ?

— Non. Mon cœur est triste.

— Que veut dire le chef, lui serait-il arrivé un malheur ?

— Mon frère ne me comprend-il pas, ou bien me