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Le second chasseur se leva, saisit son rifle et s’éloigna à pas de loup.

Bientôt il disparut dans l’obscurité.

Son absence fut assez longue.

Tout le temps qu’elle dura, les deux hommes restés auprès du feu n’échangèrent pas une parole.

Enfin, après une demi-heure, le chasseur revint s’asseoir aux côtés de ses compagnons.

— Eh bien ? demanda celui qui l’avait envoyé à la découverte.

— Mes frères peuvent parler, répondit-il laconiquement, le désert est tranquille.

Sur cette assurance les trois hommes bannirent toute inquiétude ; la prudence cependant ne les abandonna pas : ils reprirent leur pipe, et tournant le dos au feu afin de pouvoir parler tout en surveillant les environs :

— Nous sommes prêts à vous entendre, dit le premier chasseur.

— Écoutez-moi avec la plus grande attention, caballeros, répondit le Mexicain. Ce que vous allez entendre est de la plus haute importance.

Les deux hommes inclinèrent silencieusement la tête.

Le Mexicain reprit la parole.

Avant que d’aller plus loin, il nous faut faire connaître au lecteur les deux hommes que nous venons de mettre en scène, et retourner quelques pas en arrière, afin de bien faire comprendre pourquoi don Miguel Zarate, au lieu de les recevoir chez lui, leur avait donné rendez-vous au milieu d’une forêt vierge.

Les deux chasseurs paraissaient Indiens au premier coup d’œil ; mais, en les examinant avec attention, on reconnaissait à certains signes que l’un d’eux était