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tage on envoyât en éclaireur un homme adroit qui parcourrait toute la ville et verrait par lui-même si les craintes du chef indien étaient fondées.

Un des chasseurs s’offrit.

Les conjurés s’embusquèrent de chaque côté de la route et attendirent, couchés dans les buissons, le retour de leur messager.

Celui-ci était un sang-mêlé, nommé Simon Muñez, auquel les Indiens avaient donné le surnom de face de chien, à cause de sa ressemblance extraordinaire avec cet animal. Ce nom était resté au chasseur, qui, bon gré, mal gré, avait été obligé de l’accepter.

Cet homme était petit, trapu, mais doué d’une force extraordinaire.

Disons de suite que c’était un émissaire de Cèdre-Rouge, et qu’il ne s’était mêlé aux chasseurs que pour les trahir.

Lorsqu’il eut quitté les conjurés, il s’avança en sifflotant vers le village. A peine avait-il fait une dizaine de pas dans l’intérieur de la première rue, qu’il avait enfilée, qu’une porte s’ouvrit et qu’un homme parut.

Cet homme fit un pas en avant, et s’adressant au chasseur :

— Vous sifflez bien tard, l’ami, lui dit-il.

— Je siffle pour réveiller ceux qui dorment, répondit le sang-mêlé.

— Entrez, dit l’homme.

Face-de-Chien entra ; la porte se referma sur lui.

Il resta une demi-heure dans cette maison, puis il sortit et reprit à grands pas la route qu’il venait de parcourir.

Le Cèdre-Rouge, qui voulait avant tout se venger