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traits dans une salle basse les liqueurs de l’hacendero, entendît des bruits suspects et inquiétants.

— Malédiction ! s’écria le Cèdre-Rouge en se précipitant, le rifle à la main, vers une fenêtre qu’il brisa d’un coup de poing, nous sommes trahis !

Les bandits se jetèrent en désordre dans le corral où leurs chevaux étaient attachés et se mirent en selle.

En ce moment une ombre passa avec rapidité dans la campagne en face du squatter.

Le Cèdre-Rouge épaula rapidement son rifle et fit feu.

Puis il se pencha en dehors.

Un cri étouffé arriva jusqu’à lui.

Mais celui sur lequel avait tiré le bandit courait toujours.

— C’est égal, murmura le squatter, ce bel oiseau a du plomb dans l’aile. Alerte ! alerte ! en chasse ! en chasse !

Et, tous les bandits, roulant comme un ouragan, se précipitèrent à la poursuite du fugitif. Le père Séraphin était tombé évanoui dans les bras de Valentin.

— Mon Dieu ! s’écria le chasseur avec désespoir, qu’est-il donc arrivé ?

Il porta doucement le missionnaire dans un fossé qui bordait la route et l’étendit au fond.

Le père Séraphin avait l’épaule fracassée, le sang sortait à flots de sa blessure.

Le chasseur jeta un regard autour de lui.

En ce moment on entendit une rumeur sourde semblable au roulement d’un tonnerre lointain.

— Il s’agit de nous faire tuer bravement, don Pablo, dit-il d’une voix brève.