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libres dans huit jours, s’ils consentaient à payer chacun une rançon dont la valeur n’excéderait pas mille piastres, ce qui était une misère ; il assura ensuite l’hacendero qu’il était libre de se retirer quand bon lui semblerait et qu’il ne s’opposait nullement à son départ.

Don Miguel ne se fit pas répéter l’invitation ; ses amis et lui montèrent immédiatement à cheval ainsi que les dames, qui furent placées au centre du détachement, et, après avoir pris congé de l’Unicorne, les Mexicains enfoncèrent les éperons dans le ventre de leurs chevaux et partirent au galop, heureux d’en être quittes à si bon compte.

Bientôt les feux du camp disparurent bien loin en arrière ; le général Ibañez s’approcha alors de son ami, et se penchant à son oreille :

— Don Miguel, lui dit-il à voix basse, est-ce que les Comanches seraient nos alliés ? il me semble qu’ils nous ont ce soir donné un rude coup d’épaule pour le succès de notre entreprise.

Cette pensée, comme un rayon lumineux, avait déjà traversé plusieurs fois le cerveau de l’hacendero.

— Je ne sais, répondit-il avec un fin sourire ; mais, dans tous les cas, mon cher général, ce sont de bien adroits ennemis.

La petite troupe continua à s’avancer rapidement vers l’hacienda qui n’était plus très-éloignée et que l’on avait l’espoir d’atteindre avant le lever du soleil.

Les événements que nous avons rapportés s’étaient passés en moins d’une heure.