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Lorsque la pipe eut fait plusieurs fois le tour de l’assemblée, l’Unicorne s’adressa à Valentin :

— Koutonepi est un grand chasseur, lui dit-il, souvent il a chassé le bison dans les plaines de la Rivière Sale ; le chef lui dira les préparatifs qu’il a faits, afin que le chasseur lui donne son avis.

— C’est inutile, chef, répondit Valentin ; le bison est l’ami des Peaux Rouges, les Comanches connaissent toutes ses allures ; je voudrais adresser une question à mon frère.

— Le chasseur peut parler, mes oreilles sont ouvertes.

— Combien de temps le chef restera-t-il sur le lieu de chasse avec ses jeunes gens ?

— Huit jours à peu près ; les bisons sont méfiants ; mes jeunes gens les cernent, mais ils ne pourront pas les rabattre de notre côté avant quatre ou cinq jours.

Valentin fit un mouvement de joie.

— Bon, dit-il.

— Mon frère en est sûr ?

— Très-sûr.

— Combien de guerriers sont restés auprès du chef ? Quatre cents environ ; les autres sont disséminés dans la plaine pour signaler l’approche du bison.

— Bien ; si mon frère le veut, je lui ferai, d’ici trois jours, faire une belle chasse.

— Ah ! s’écria le chef, mon frère a-t-il donc fait lever du gibier ?

— Oui, répondit Valentin en riant ; que mon frère s’en rapporte à moi, et je lui promets de riches dépouilles.

— Bon. De quel gibier parle donc mon frère ?