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rances au moment même où nous pensions les voir réalisées.

— Allons, allons, messieurs, interrompit Valentin, l’heure se passe ; le temps presse, ne le perdons pas davantage, occupons-nous à trouver le moyen de réparer l’échec que nous avons éprouvé. Si vous me le permettez, je vais soumettre à votre approbation un projet qui, je le crois, réunit toutes les chances de succès désirables et tournera en notre faveur la trahison même dont vous avez été victimes.

— Parlez, parlez, mon ami, s’écrièrent les deux hommes en se préparant à écouter.

Valentin prit la parole.


XVIII.

Le père Séraphin.

— Messieurs, dit-il, voici ce que je propose : la trahison du Cèdre-Rouge en livrant au gouvernement le secret de votre conspiration, vous place dans une position critique dont vous ne pouvez sortir que par un moyen violent ; vous êtes entre la vie et la mort ; vous n’avez pas d’autre alternative que la victoire ou la défaite ; le feu est aux poudres, le terrain est miné sous vos pas, une explosion est imminente… Eh bien, relevez le gant que vous jette la trahison, acceptez franchement la position qui vous est faite : n’attendez pas qu’on vous attaque, commencez la lutte ; souvenez-vous de cet axiome vulgaire, mais d’une exactitude rigoureuse en politique et surtout en révolution : Celui qui frappe le premier frappe