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sur nous pour vous protéger. N’est-ce pas cela ?

— Pourquoi feindrais-je plus longtemps ? Oui, cet homme me fait peur, je ne veux pas me livrer à sa merci.

— Tranquillisez-vous, nous serons là, et, sur notre foi de chasseurs, il ne tombera pas un cheveu de votre tête.

Une vive satisfaction parut sur le visage pâle du moine à cette promesse généreuse.

— Merci, dit-il avec chaleur.

La conduite d’Harry semblait si extraordinaire à Dick, qui connaissait les sentiments élevés et la loyauté innée de son compagnon, que, sans chercher à comprendre le mobile qui, dans cette circonstance, le poussait à agir ainsi, il se contenta d’appuyer ses paroles par un signe affirmatif de la tête.

— Soyez persuadés, caballeros, que lorsque nous serons arrivés au placer, je vous ferai large part et que vous ne vous repentirez pas d’être venus avec nous.

— La question d’argent est pour nous de mince intérêt, répondit Harry ; mon ami et moi nous sommes de francs chasseurs qui nous soucions fort peu de ces richesses, qui seraient pour nous plutôt un embarras qu’une source de plaisirs et de jouissances ; la curiosité seule, le désir d’explorer ces contrées inconnues, suffisent pour nous faire entreprendre ce voyage.

— Quelle que soit la raison qui vous fait accepter mes propositions, je ne vous en suis pas moins obligé.

— Maintenant, vous nous permettrez de prendre congé de vous, nous nous tiendrons à votre disposition.

— Allez, messieurs, je ne vous retiendrai pas davantage ; je sais où vous trouver quand j’aurai besoin de vous.

Les jeunes gens prirent leurs chapeaux, jetèrent