L’Unicorne secoua la tête à ce récit.
— Koutonepi est sage et intrépide, dit-il, la loyauté est dans son cœur, mais il ne pourra résister ; comment lui venir en aide ? Un homme, si brave qu’il soit, n’en vaut pas cent.
— Valentin est mon frère, répondit l’Apache ; j’ai juré de le sauver, mais seul que puis-je faire ?
Tout à coup une femme s’élança entre les deux chefs.
Cette femme était le Rayon-de-Soleil.
— Si mon seigneur le permet, dit-elle en jetant un regard suppliant à l’Unicorne, je vous aiderai, moi ; une femme peut beaucoup de choses.
Il y eut un silence.
Les deux chefs considéraient la jeune femme, qui se tenait immobile et modeste devant eux.
— Ma sœur est brave, dit enfin le Chat-Noir ; mais une femme est une créature faible dont le secours est de bien peu de poids dans des circonstances aussi graves.
— Peut-être ! répondit-elle résolument.
— Femme, dit l’Unicorne en lui posant la main sur l’épaule, allez où votre cœur vous appelle ; sauvez mon frère et acquittez la dette que vous avez contractée envers lui ; mon œil vous suivra, au premier signal j’accourrai.
— Merci ! dit la jeune femme avec joie ; et, s’agenouillant devant le chef, elle lui baisa respectueusement la main.
L’Unicorne reprit :
— Je confie cette femme à mon frère ; je sais que son cœur est grand, je suis tranquille ; adieu.
Et après avoir fait un dernier geste pour congédier son hôte, le chef entra sans se retourner dans son