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Lorsqu’un Indien suit une piste, il ne se décourage jamais, et marche jusqu’à ce qu’il la trouve.

Le Chat-Noir sortit du village par le côté opposé à celui par lequel il était entré, s’orienta un instant et repartit au galop, sans hésiter, allant tout droit devant lui.

Son admirable connaissance de la prairie ne l’avait pas trompé ; quatre heures plus tard, il arrivait à l’entrée de la forêt vierge, sous les verts arceaux de laquelle nous avons vu disparaître les Comanches de l’Unicorne.

Le Chat-Noir entra, lui aussi, dans la forêt, passant juste au même endroit où la population du village avait passé.

Au bout d’une heure, il aperçut des feux briller à travers les branches des arbres.

L’Apache s’arrêta un instant, jeta un regard autour de lui, et continua à s’avancer.

Bien qu’il fut seul en apparence, le Chat-Noir se sentait épié ; il savait que depuis son premier pas dans la forêt il était suivi et surveillé par des yeux invisibles.

Comme il ne venait pas dans une intention belliqueuse, il n’avait en aucune façon cherché à dissimuler ses traces.

Tactique comprise par les sentinelles comanches, qui le laissèrent passer sans révéler leur présence, mais cependant se communiquèrent de l’une à l’autre l’entrée d’un chef apache sur leur territoire, si bien que le Chat-Noir était encore assez loin du village, que déjà on savait sa venue.

Le chef entra dans une vaste clairière, au centre de laquelle s’élevaient plusieurs huttes.