Le squatter haussa les épaules.
— Votre loi de Lynch est stupide, dit-il avec dédain ; elle ne sait que tuer sans que la douleur ait seulement le temps de se faire jour ; au lieu de ce moyen de vengeance absurde, attachez-moi au poteau de torture pendant tout un jour, et alors vous vous divertirez, car vous verrez comment un guerrier sait regarder la mort en face et supporter la douleur.
— Vous vous trompez sur nos intentions ; nous ne nous vengeons pas, nous vous punissons ; le poteau est réservé pour les guerriers braves et sans reproche : les criminels ne sont dignes que de la potence.
— Comme il vous plaira, répondit-il insoucieusement ; ce que j’en disais, c’était pour vous faire plaisir.
— Quelles sont les personnes qui ont des griefs contre le Cèdre-Rouge ? reprit Valentin.
— Moi, don Miguel de Zarate.
— Moi, don Pablo de Zarate.
— Moi, que l’on nomme le Blood’s Son, mais qui pourrai révéler mon véritable nom si le Cèdre-Rouge le désire.
— C’est inutile, fit-il d’une voix sourde.
— Moi, la Gazelle blanche.
— Formulez vos accusations.
— J’accuse cet homme d’avoir enlevé ma fille, qu’il a ensuite lâchement assassinée, dit don Miguel ; je l’accuse, en outre, d’avoir causé la mort du général Ibañez, mon ami.
— Qu’avez-vous à répondre ?
— Rien.
— Que dit le peuple ? reprit Valentin.
— Nous attestons, répondirent d’une seule voix les assistants.