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Alors Valentin, don Miguel, don Pablo, l’Unicorne, la Gazelle blanche, le Chat-Noir, le Blood’s Son et quelques autres chefs se réunirent en conseil.

Curumilla était sorti de la grotte avec une douzaine de guerriers auxquels il avait fait signe de le suivre.

Comme cela n’arrive malheureusement que trop souvent dans les circonstances précaires, chacun émettait un avis différent sans qu’il fût possible de s’entendre.

En ce moment Curumilla parut, suivi de ses guerriers chargés comme lui de feuilles et de bois sec.

— Attendez ! dit Valentin en désignant le chef, c’est Curumilla qui a eu la seule bonne idée.

Les autres ne comprenaient pas encore.

— Allons, mes enfants ! cria le chasseur, un dernier assaut !

Les Comanches se précipitèrent avec fureur dans le couloir ; mais une nouvelle décharge les obligea encore à reculer.

— Assez ! commanda le Français, voilà tout ce que je voulais savoir.

On lui obéit.

Valentin se tourna alors vers les chefs qui raccompagnaient.

— Il est évident, dit-il, que ce couloir n’a pas d’issue ; dans le premier moment de précipitation, le Cèdre-Rouge ne s’en est pas aperçu, sans cela il n’aurait pas été s’y jeter ; si ce couloir avait une issue, les bandits, au lieu de demeurer en embuscade, auraient profité du moment de répit que nous leur avons donné pour s’échapper.

— C’est vrai, répondirent les chefs.

— Ce que je vous apprends en ce moment, Curu-