XXXIX.
Le sanglier aux abois.
Don Pablo sortit en courant de la grotte, et rejoignit en toute hâte Andrès Garote.
Le gambucino dormait toujours.
Le jeune homme eut assez de peine à le réveiller. Enfin il ouvrit les yeux, se dressa sur son séant, se détira pendant assez longtemps, enfin, lorsqu’il aperçut les étoiles :
— Quelle mouche vous pique ? dit-il d’un ton de mauvaise humeur ; laissez-moi dormir, à peine si j’ai eu le temps de faire un somme ; le jour est loin encore.
— Je le sais mieux que vous, puisque je ne me suis pas couché, répondit don Pablo.
— C’est le tort que vous avez eu, fit l’autre en bâillant à se démettre la mâchoire. Croyez-moi, dormez, bonsoir !
Et il essaya de se recoucher ; mais le jeune homme ne lui en laissa pas le temps.
— Il est bien temps de dormir, dit-il en lui enlevant son zarapè, dont l’autre cherchait en vain à s’envelopper.
— Ah çà ! vous êtes donc enragé, pour me tourmenter ainsi ? s’écria-t-il avec colère. Voyons, que se passe-t-il de nouveau ?
Don Pablo lui raconta ce qu’il avait fait.
Le gambucino l’écouta avec la plus profonde attention ; lorsque son récit fut terminé, il se gratta la tête avec embarras, et répondit :
— Demonios ! c’est grave ! c’est excessivement