Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mexicains, et attendit en fixant sur le Blood’s Son ses petits yeux gris et intelligents.

— Maître Garote, lui dit celui-ci en se tournant de son côté, je vous ai fait appeler parce que j’ai à causer sérieusement avec vous.

— Je suis aux ordres de votre seigneurie, répondit-il.

— Vous vous rappelez sans doute, reprit le Blood’s Son, le traité que nous avons fait ensemble lorsque je vous ai admis dans ma cuadrilla.

Andrès Garote s’inclina affirmativement.

— Je me le rappelle, dit-il.

— Fort bien. En voulez-vous toujours au Cèdre-Rouge ?

— Au Cèdre-Rouge, seigneurie, pas positivement ; lui personnellement ne m’a jamais fait grand mal.

— C’est juste ; mais vous avez toujours, je suppose, le désir de vous venger de Fray Ambrosio ?

L’œil du gambucino lança un éclair de haine intercepté au passage par le Blood’s Son.

— Je donnerais ma vie pour avoir la sienne.

— Bien ! j’aime à vous voir dans ces sentiments ; bientôt, si vous le voulez, votre désir sera satisfait.

— Si je le veux, seigneurie, si je le veux ! s’écria avec feu le ranchero. Canarios ! dites-moi ce qu’il faut faire pour cela, et, sur mon âme, ce ne sera pas long. Je vous réponds que je n’hésiterai pas.

Le Blood’s Son dissimula un source de satisfaction.

— Le Cèdre-Rouge, Fray Ambrosio et leurs compagnons, dit-il, sont cachés à quelques lieues à peine d’ici, dans les montagnes ; vous allez vous y rendre.

— J’y vais.

— Attendez, n’importe par quel moyen, vous vous