Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ennemi, et vous nous trahissez froidement, de propos délibéré, pour quelques paroles d’amour que chaque jour vous trouvez le moyen d’échanger avec une jeune fille, en nous faisant croire que, comme nous, vous vous livrez à des recherches toujours infructueuses. Quel nom donnerez-vous à votre conduite, si ce n’est pas celle d’un traître ?

— Valentin, vous m’insultez comme à plaisir ; l’amitié que vous avez pour moi ne vous autorise pas à agir ainsi ; prenez garde, la patience a des bornes.

Le chasseur l’interrompit par un éclat de rire strident.

— Vous le voyez, enfant, dit-il d’une voix sévère, voilà déjà que vous me menacez !

Le jeune homme se laissa aller sur le sol avec accablement.

— Oh ! s’écria-t-il avec désespoir, est-ce assez souffrir !

Valentin le regarda un instant avec une pitié tendre, puis il se pencha vers lui, et le touchant à l’épaule :

— Écoutez-moi, don Pablo, lui dit-il d’une voix douce.


IV.

Regard en arrière.

Nous reprendrons maintenant notre récit au point où nous l’avons laissé en terminant les Pirates des Prairies.

Pendant le laps de six mois écoulé depuis la mort