Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/388

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Tous ! répondit fièrement le sachem.

— Je ne parle pas au point de vue du courage, mais à celui de l’expérience.

— Ooah ! j’ai l’Araignée.

— Voilà notre affaire. Il nous remplacera avec vos guerriers, dont vous lui donnerez le commandement ; il coupera les communications ici, tandis que moi et mes compagnons nous vous suivrons. Je ne serais pas fâché de visiter l’endroit où votre prisonnier était attaché.

Tout s’exécuta comme l’avait arrêté Valentin.

L’Araignée s’établit sur les arbres, avec ordre de veiller attentivement, ainsi que les dix guerriers qui se trouvaient avec lui ; et Valentin, sûr désormais d’avoir élevé une barrière infranchissable devant le Cèdre-Rouge, se prépara à se rendre au camp, en compagnie de l’Unicorne.

Curumilla s’interposa une fois encore.

— Pourquoi descendre ? dit-il.

Le Français connaissait si bien son compagnon, il avait tellement l’habitude de sa façon de parler qu’il le comprenait à demi-mot.

— C’est juste, dit-il à l’Unicorne, rendons-nous au camp en passant de branche en branche. Curumilla a raison ; de cette manière, si le Cèdre-Rouge est caché aux environs, nous le découvrirons.

Le sachem comanche baissa la tête en signe d’assentiment, et ils se mirent en marche.

La route n’était pas longue.

Ils marchaient depuis une demi-heure à peu près, lorsque Curumilla, qui allait en avant, s’arrêta en poussant un cri étouffé.

Les chasseurs levèrent la tète, et, à quelques mè-