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de la grotte, il sortit pendant que le Mexicain restait seul en présence de l’ours qui, ébloui et effrayé par la lumière, restait immobile sans oser s’approcher.

Au bout de quelques minutes, Valentin rentra ; il avait été chercher son lasso attaché à la selle de son cheval.

— Maintenant plantez vos torches dans le sol, afin d’être prêt à tout événement.

Don Pablo obéit.

Le chasseur prépara avec soin le lasso et le fît tournoyer autour de sa tête en sifflant d’une certaine façon.

À cet appel inattendu, l’ours fit pesamment deux ou trois pas en avant.

Ce fut ce qui le perdit.

Le lasso s’échappa des mains du chasseur, le nœud coulant tomba sur les épaules de l’animal, et les deux hommes s’attelant vivement à l’extrémité de la lanière, se rejetèrent en arrière en tirant de toutes leurs forces.

Le pauvre diable de quadrupède, ainsi étranglé et sortant une langue d’un pied de long, trébucha et tomba en se débattant, cherchant en vain avec ses grosses pattes à se débarrasser du collier maudit qui lui serrait la gorge.

Mais les chasseurs ne se laissèrent pas vaincre par les efforts puissants de leur ennemi ; ils redoublèrent leurs secousses et ne lâchèrent le lasso que lorsque l’ours eut enfin rendu le dernier soupir.

— Maintenant, dit Valentin lorsqu’il se fut assuré que l’animal était bien mort, faites entrer ici les chevaux, don Pablo, pendant que je couperai les pattes de notre ennemi pour les faire cuire sous la cendre tandis que nous causerons.

Lorsque le jeune homme rentra dans la grotte,