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— Demain à l’endit’ha (au point du jour).

— L’Araignée a donné sa parole à ma fille ?

— Il me l’a donnée, que ma mère se tienne donc prête à partir.

— Je le suis.

L’Indienne sourit.

— À demain ! dit-elle.

— À demain !

Au point du jour, ainsi que cela avait été convenu la veille, Mme Guillois et le Rayon-de-Soleil se mettaient en marche sous la conduite de l’Araignée et de ses vingt guerriers, afin de rejoindre l’Unicorne.


XXX.

Où Nathan joue le rôle de sorcier.

Bien que l’Araignée fût un guerrier comanche dans toute la force du terme, c’est-à-dire téméraire, astucieux, brutal et cruel, les lois de la galanterie ne lui étaient cependant pas complètement inconnues ; d’abord il avait accepté avec empressement la proposition que lui avait adressée le Rayon-de-Soleil de la conduire avec Mme Guillois auprès de l’Unicorne.

L’Indien, qui avait comme la plupart de ses compatriotes de grandes obligations à Valentin, avait saisi avec joie cette occasion de lui être agréable.

Si l’Araignée n’avait voyagé qu’avec ses vingt guerriers, la route aurait, selon l’expression comanche, été dévorée entre deux couchers de soleil ; mais menant avec lui deux femmes, dont l’une non-seule-