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tait sentie si heureuse. Elle avait oublié ses souffrances et les douleurs aiguës de la maladie qui la minait, pour ne plus songer qu’au moment prochain où elle embrasserait son fils.

Tout arriva ainsi que l’avait prévu le Rayon-de-Soleil.

Une heure plus tard, le hachesto convoqua à grands cris les chefs dans la grande hutte de la médecine.

Le conseil dura longtemps ; il se prolongea presque jusque vers la fin de la journée.

La demande de l’Araignée fut accordée, et vingt guerriers d’élite choisis pour aller sous ses ordres se joindre au grand chef de la tribu.

Mais, comme l’avait encore prévu la jeune Indienne, les guerriers étaient absents pour la plupart ; force était d’attendre leur retour.

Pendant les deux jours qui suivirent, le Rayon-de-Soleil eut de fréquents entretiens avec l’Araignée, mais elle n’échangea pas une parole avec Mme Guillois, se contentant seulement, lorsque le regard de la mère du chasseur devenait trop interrogateur, de poser en souriant son doigt effilé sur sa bouche mignonne.

La pauvre mère, soutenue par une force factice, en proie à une fièvre brûlante, comptait tristement les heures en formant les vœux les plus ardents pour que son projet réussît.

Enfin, le soir du second jour, le Rayon-de-Soleil qui, jusque-là, avait semblé éviter la vieille dame, s’approcha résolument d’elle.

— Eh bien ? demanda la mère.

— Nous partons.

— Quand ?