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Ellen qui, bien que forte et adroite, ne pourrait faire un pas sans risquer de se rompre le cou à cause de sa robe dont les plis flottants s’accrocheraient à chaque instant partout où une branche formerait un crochet.

Il fallait songer à porter remède à la disposition désagréable du vêtement de la jeune fille.

C’était ce à quoi songeaient les trois hommes depuis près d’une heure, sans parvenir à rien trouver qui les satisfît complètement en leur offrant toutes les chances de sécurité désirables.

Ce fut encore Ellen qui leur vint en aide et les délivra de ce souci.

— Eh bien ! demanda-t-elle à son père, que faisons-nous donc ici ? pourquoi ne partons-nous pas ? n’avez-vous pas dit que nous n’avions pas un instant à perdre ?

Le Cèdre-Rouge secoua la tête.

— Je l’ai dit, et c’est la vérité ; fit-il, chaque minute que nous perdons nous enlève un jour de vie.

— Mais alors, partons, partons !

— Ce n’est pas possible encore, mon enfant, jusqu’à ce que j’aie trouvé ce que je cherche.

— Que cherchez-vous donc, mon père ? dites-le-moi, je vous aiderai à chercher ; peut-être ainsi nous le trouverons plus vite.

— Bah ! fit le Cèdre-Rouge en prenant tout à coup son parti, pourquoi t’en ferais-je un secret cela te regarde autant que moi.

— Mais quoi donc, mon père ?

— Eh ! by God ! c’est ta diable de robe avec laquelle il t’est positivement impossible de sauter d’une branche à une autre comme nous le ferions, nous.

— Et c’est cela qui vous embarrasse tant, mon père ?