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Le ranchero haussa les épaules en faisant une moue significative.

La Gazelle blanche lui lança un de ces regards profonds qui lisent au fond des cœurs.

— Écoutez, lui dit-elle en lui appuyant la main sur l’épaule : cet homme que vous cherchez, je puis vous le faire trouver, moi.

— Le Blood’s Son ?

— Oui !

— Est-ce sérieux ce que vous me dites-là ? fit le gambusino avec un soubresaut d’étonnement.

— On ne peut plus sérieux ; seulement je tiens à savoir si ce que vous avancez est vrai.

Andrès Garote la regarda.

— Vous lui en voulez donc aussi à Fray Ambrosio ? lui demanda-t-il.

— Peu vous importe ; répondit-elle, ce n’est pas de moi qu’il s’agit, mais de vous ; ces preuves, les avez-vous, oui ou non ?

— Je les ai.

— Véritablement ?

— Sur mon honneur !

— Suivez-moi donc alors, car avant deux heures vous serez en face du Blood’s Son.

Le ranchero tressaillit, un sourire joyeux éclaira son visage flétri.

— Vous parlez sérieusement ? s’écria-t-il.

— Venez, répondit-elle.

— Le gambusino sauta sur son cheval.

— Je suis prêt, dit-il, marchons.

— Marchons, fit la jeune fille.

Ils partirent.

Cependant le jour avait fait place à la nuit, le soleil